LA MORSURE

CAR POUR MORDRE ON NE DEMANDE PAS LA PERMISSION

  • De Marie Parent et Christophe Le Cheviller
  • Mise en scène : Marie Parent et Christophe Le Cheviller
  • Avec : en live et en vidéo Florence Loison Marie Parent Kevin Hetzel, Jeanne-Victoire David, Paola Vigoroso.
  • Lumières : Création vidéo Stéphane Pougnand, Vidéo Isa Balog
  • Musique : Fred Joiselle

Rouge Amère Fantasmagorie

"La peau et la chair nous exposent autant au regard de l'autre qu'au contact et à la violence."
Judith Butler

" Une femme libre est le contraire d'une femme légère ."
Simone de Beauvoir

Une Antichambre
Le spectacle est pensé comme une installation plastique. Le public est accueilli dans une salle d’attente fantasmatique, un cabinet de curiosité silencieux, habité d’œuvres et d’objets mêlant l’intime à l'universel. Dans la pénombre, il est invité à une immersion sensorielle et plastique dans l'univers déserté par des femmes qu'il est sur le point de rencontrer. Au-delà de cette mise en bouche initiatique, se joue pour le public, ce qui se joue pour un patient, un client, dans l'attente inquiète et énigmatique, désireuse. Cet espace le met en tension, comme au moment précédant la rencontre amoureuse, thérapeutique, ésotérique.

Le public est libre de déambuler dans cet espace, de découvrir les œuvres, de fouiller dans les boîtes, les tiroirs et écrins… Il entend partiellement ce qui se déroule de l’autre côté du rideau et accède progressivement à son rôle de voyeur--spectateur.

Théâtre, performances en live, improvisation
Puis le public est invité à accéder à la deuxième installation, derrière le rideau. Il est immergé dans un clair-obscur, espace de projections et de scènes en direct.

Au centre névralgique de l’installation, se tient une cabine vitrine de 2m x 4m. Cette prison dorée expose une femme atemporelle et place le public en voyeur, au travers d’un rideau, d'une vitre sans tain ou d’un trou dans la cloison. Le public devient partie prenante à son insu d’une dramaturgie pré-établie en proie à de multiples interactions. Tout comme notre mode d’écriture, il est libre et contraint.

Lors de ces performances en cabine (tirage de tarot, danse, chansons improvisées...), un homme se retrouve client de la passe. Il est à la fois captif, source d’inspiration et moteur d’improvisation.

Plusieurs séances de 25 minutes sont préparées et peuvent s’enchaîner permettant ainsi à un public plus important, réparti en petits groupes, d’assister à une ou plusieurs représentations.

Vidéos en trompe l’œil
Notre dispositif vidéo transforme la cabine en un espace de jeu théâtral et de projection. Les vidéos sont des performances filmées en amont et projetées sur deux côtés recouverts de tulles. Sur le troisième côté, le public est contraint de se contorsionner, afin de pouvoir regarder au travers d'œilletons, d’autres capsules vidéos diffusées sur de petits écrans. Ces personnages fantomatiques viennent hanter l’espace et renforcer notre propos. Les images réelles et vidéos s’entremêlent, recouvrent, ou remplacent la comédienne in situ, créant un contraste, une complexité visuelle et conceptuelle à la proposition.

Nous n’utilisons pas la vidéo pour illustrer, mais pour densifier le propos. Nous cherchons à ouvrir des espaces de rêverie et de désorientation du public. C’est en révélant, en accumulant que nous mettons en lumière la disparition, l'effacement, l’invisibilisation. Cette confusion des sens oblige à brouiller la frontière fiction-réalité, à jouer avec la vérité et le mensonge.

Une maison hantée
Avec ce spectacle, nous interrogeons aussi la possibilité de jouer avec la peur au théâtre. Un peu à la manière d’un train fantôme, être pleinement conscient du fait d’être au milieu d’un spectacle et de s’abandonner au plaisir d’avoir peur dans un environnement sécurisé.