LA MORSURE

CAR POUR MORDRE ON NE DEMANDE PAS LA PERMISSION

Stage la part de Soi

Workshop proposé par Marie Parent

« Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût, c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m’avait rien rappelé avant que je n’y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d’autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si long- temps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s’était désagrégé…» M. Proust

Du particulier à l’universel dans le jeu d’improvisation théâtrale

JOUER est une expérience physique, intellectuelle, émotionnelle et sensorielle. L’IMPROVISATION est une écriture spontanée et automatique.
Nous inventons un monde mais nous appuyons avant tout sur notre vécu.

Cette matière propre est une source féconde de création live.
L’ acteur peut bien se former techniquement, l’ improvisateur est toujours rattrapé par lui-même. Il écrit au plateau, forcément inspiré par son histoire factuelle, son capital culturel … son bagage sensible et joue parfois à inconscient ouvert. Son jeu reste marqué par son actualité, ses humeurs, ses projections.

La nouvelle est excellente pour les angoissés de la ‘page blanche’: tout improvisateur possède une matière propre et infinie à exploiter !

Cependant, la scène doit sublimer cette matière brute indispensable en une proposition artistique tenue et respectueuse des comédiens et des spectateurs ; il s’agit de jouer vrai sans jamais omettre de s’amuser avec la torsion de notre réel, pour donner vie aux possibles que le principe de réalité et morale prescrivent. Assumer ces paradoxes féconds; ces occasions joyeuses pour le comédien d’être un

menteur honnête, un mythomane en conscience et pour le spectateur un dupe lucide. Comment alors pour raconter des histoires drôles et/ou tragiques, partir de notre vécu, rester sincère, sans verser dans l’obscène ? Comment se protéger par le jeu, tout en restant généreux en profondeur ? Transformer nos expérience particulières en des histoires universelles ?

En pratiquant au plateau les jeux de théâtre improvisé classiques et originaux des exercices autour du texte, de la danse, de chant, des expériences de langage sensoriel, en partant de vos objets et autres matières en alternant le solo ou les scène chorales… C’est ce que nous tenterons d’explorer tout au long de ce workshop.