Canines est un ouvrage qui plonge au cœur de l’improvisation théâtrale, mêlant réflexions, récits d’expérience et analyse d’une pratique artistique souvent insaisissable. Christophe Le Cheviller y explore la tension entre l’instinct et la maîtrise, entre la liberté et la contrainte, mettant à nu son propre processus créatif.
Loin d’un simple manuel technique, Canines est un voyage sensoriel et intime où l’auteur interroge la place du jeu, du risque et de la spontanéité dans la création artistique. Il questionne la manière dont l’improvisation sculpte le jeu de l’acteur, comment elle façonne sa manière d’être sur scène et la force vitale qu’elle insuffle au moment présent.
Pourquoi “Canines” ?
Ce titre évoque à la fois l’animalité et la force brute de l’improvisation. “J’ai longtemps cru être un chien”, écrit Christophe Le Cheviller. Son parcours a oscillé entre soumission et révolte, et il lui a fallu des années pour trouver un équilibre entre ces deux pôles.
Mordre ou être mordu : improviser, c’est saisir l’instant avec instinct, sans filet, en acceptant le risque et la prise de pouvoir du moment présent. Canines questionne cette tension entre liberté et cadre, entre pulsion et construction, entre la nécessité de se jeter dans l’inconnu et la rigueur du jeu structuré.
À qui s’adresse ce livre ?
Aux improvisateurs, comédiens, artistes et pédagogues engagés dans une recherche artistique.
Aux chercheurs curieux des croisements entre pratique, pensée et processus créatif.
À toutes celles et ceux qui voient dans l’improvisation un chemin d’émancipation et de connaissance de soi.
L’auteur : Christophe Le Cheviller
Christophe Le Cheviller est comédien, metteur en scène et formateur en improvisation. Après un parcours marqué par des explorations entre théâtre, jeu spontané et expérimentation artistique, il a fondé, avec Marie Parent, la compagnie La Morsure, dédiée à une approche engagée et viscérale du théâtre improvisé.
Son travail se caractérise par une réflexion profonde sur les mécanismes de la création en direct, la place de l’instinct dans le jeu et le rapport entre liberté et contrainte. À travers Canines, il livre une vision personnelle et aiguisée de son art, nourrie par des années de pratique et de transmission.
Extraits
«Nous appelons JE-FICTIONNEL, une émanation fictionnelle de nous-mêmes. Il s’agit d’un personnage largement inspiré de nous, qui piochera dans nos souvenirs, nos opinions, notre personnalité. Ce personnage est au service de la fiction et agit comme un voile de pudeur tendu entre notre intimité et le public. Une fois ce Je-fictionnel créé, il est possible de passer de l’un à l’autre, de soi à la fiction. Tout comme la Personne fictionnelle, l’Acteur fictionnel est aussi une émanation Méta du Je-fictionnel. L’acteur fictionnel va quant à lui devenir un avatar de l’acteur, de ses obsessions de jeu et définir un parcours et des objectifs au jeu. Il est ainsi possible d’inscrire des caractéristiques à ce nouveau personnage qui apporteront des éléments concrets au jeu. Est-ce que cet acteur fictionnel a peur d’embrasser ses partenaires ? Essaye-t-il toujours de faire des imitations ? De cabotiner ? L’Acteur fictionnel est en quelque sorte une personnification de notre style de jeu et de ce que nous aimons jouer.»
« Dans les exercices, il est important de respecter la consigne, mais, pour moi, il est encore plus important de trouver l’espace de transgression, l’espace de l’expression, l’espace de la créativité. C’est souvent un problème pour les acteurs. La contrainte est très confortable, même si elle est frustrante, il est parfois difficile d’en trouver la sortie. Comment respecter la consigne tout en l’aménageant, en suivant son propre intérêt, son individualité, sa singularité ? Qui plus est, quelle est la limite de la consigne ? À partir de quel moment ne sommes-nous plus du tout dans le cadre fixé ? »
ARTWORK première de couverture création pour l’ouvrage Canines, Orane Arramont